Certaines plantes et certains animaux vivent presque éternellement. Pourquoi pas les hommes ? Que peut-on apprendre de ces organisations ?

Depuis des années, l’espérance de vie des humains s’allonge. Au XVIIIè siècle, on mourrait en moyenne à 30 ans. Aujourd’hui  cela tourne autour de 80 ans. Il est donc légitime de se demander si un jour nous serons immortels !  Notre organisme est-il en capacité de s’affranchir de la mort ?

Beaucoup d’espèces sont techniquement immortelles.

 

Prenons l’exemple du pin Bristlecone. Certains spécimens sont étonnement vieux. Les premières cultures datent d’il y a 5000 ans. Un vieux pin Bristelcone a l’air vieux mais à regarder de plus près, c’est une tout autre histoire !

 

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Les vieux pins sont tannés et noueux mais au niveau cellulaire, ils sont tout jeunes.

Les scientifiques ne savent pas vraiment comment fait le pin Bristelcone mais cette longévité pourrait venir des cellules souches qui peuvent apparemment rester jeunes et vigoureuses depuis des millénaires. Comment ?

Il se pourrait que le système biologique de l’arbre empêche les cellules souches de se diviser et par conséquent permet de protéger son ADN de mutations dangereuses.

En 2013, une équipe de chercheurs a identifié une protéine appelée Arabidopsis, qui semble contrôler l’activité dans le centre de repos d’une plante. Des protéines similaires pourraient aider les plantes comme le pin Bristlecone à éviter le vieillissement et permettant à certaines de vivre des milliers d’années !

 

Ming le mollusque

 

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Certaines espèces d’animaux ne dépassent guère plus de quelques siècles avant de mourir. Mais il y a des exceptions comme par exemple les coraux qui peuvent vivre plus de 4000 ans.

Ming le mollusque (407 ans) est le plus ancien animal solitaire connu. Bien que mort accidentellement d’une mauvaise manipulation en 2006, il aurait pu être biologiquement immortel. Pourquoi ?

Parce que ses membranes particulièrement résistantes protègent les molécules contenant de l’oxygène. Ming aurait pu vivre encore très longtemps parce que ses cellules, comme celles du pin Bristlecone, étaient encore jeunes.

 

D’autres espèces animales pourraient être encore plus âgées,  c’est le cas de l’hydre. 15 mm, corps mou lié aux méduses. Autre cas d’immortalité biologique.

 

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 L’hydre porte un ensemble remarquablement puissant de cellules souches dans son petit corps. Elles sont si puissantes qu’elles peuvent faire repousser des morceaux de l’hydre en cas d’accident.

Ses pouvoirs de régénération sont cruciaux car cela permet à l’hydre, asexuée,  de se reproduire par elle-même (développement de petits clones).

L’hydre utilise trois sortes de cellules souches distinctes pour reproduire l’ensemble des différents tissus qui forment  un animal pleinement fonctionnel.

Ces trois groupes partagent une protéine commune : Fox0, protéine clé dans l’antivieillissement, d’après des chercheurs.

Cette protéine pourrait être un mécanisme antivieillissement universel dans tout le règne animal. Les humains en portent quelques versions et quelques variantes sont plus  fréquentes chez les personnes vivant au-delà de 100 ans.

Mais les humains ne sont pas immortels !

La méduse immortelle est capable d’inverser son développement et revenir à un polype immature, échappant ainsi à la mort ! En fait, c’est comme si un papillon revenait à son état de chenille, et ainsi de suite.

 

 Le homard américain

 

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 Contrairement aux autres animaux, il continue de croître après sa maturité sexuelle. Il peut faire repousser un membre en cas d’accident ! Pratique !

Cela suggère que les homards américains conservent la capacité à se régénérer même après un âge avancé. Les gros spécimens atteignent les 140 ans.

La longévité des homards peut être reliée au comportement de leur ADN protégé par les télomères (extrémités des longs chromosomes dans les cellules animales). Plus les télomères sont longs, plus la durée de vie augmente.

 

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Mais le homard américain a plus d’un tour dans son sac ! Il retarde l’inévitable en utilisant une enzyme télomère appelé télomérase qui se trouve dans tous les organes et qui contribue sans doute à garder les cellules d’apparence jeunes plus longtemps.

 

Et nous dans tout cela ?

 

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Les mammifères portent également des télomérases et chez les humains elles sont actives dans les cellules Hela, premières cellules humaines « immortelles » jamais identifiées.

Nos cellules de la lignée « germinale » qui donnent des œufs et du sperme, sont sans âge et il est essentiel qu’elles puissent résister au vieillissement afin que les bébés naissent jeunes !

Le concept de jeune bébé pourrait ressembler à une lapalissade n’est-ce pas ? Pas tout à fait !

 

Dolly la brebis

 

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Dolly a été clonée à partir de cellules de la glande mammaire du mouton qui ne sont pas protégées contre le vieillissement et c’est pour cela qu’elle est née « relativement vieille ».

Même si elle avait l’apparence d’un agneau, les télomères de ses cellules étaient courts. Elle a vieilli plus rapidement que ses congénères non-clonés. Elle est morte à 6 ans d’une maladie pulmonaire.

 

Et donc ?

Il reste tant à découvrir pour percer le mystère de notre mort.

Nous possédons un mécanisme qui permet, de temps en temps,  de réinitialiser notre horloge mais à l’heure actuelle, les scientifiques ne savent pas encore comment cela se passe.

Nous sommes loin d’être en mesure d’inverser notre propre vieillissement malgré les promesses utopiques des vendeurs de crèmes et autres formules anti-âges !

 

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Nous vieillissons en tant qu’individus mais en raison des propriétés particulières de nos cellules germinales, notre lignée ne vieillit pas.

L’humanité est immortelle !

 

  

Lu 4734 fois Dernière modification le lundi, 08 juin 2020 22:34

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