Chapitre 14: Expatriation au CR, laissez moi vous déprimer

CHARLES QUI REPOUSSE, REPOUSSE, REPOUSSE

Voilà deux mois que je repousse l'écriture de ce chapitre. Et pourtant, vous êtes si nombreux à me poser toujours les mêmes questions. Ce ne sont pas les stimulations qui me manquaient. Chaque jour, la même problématique dans ma boîte email. CHAQUE JOUR, les mêmes interrogations qui reviennent dans vos têtes ! Et en plus, vous êtes super gentil avec moi. Vraiment, à chaque fois, c'est un débordement de ce que les humains ont de meilleur. Autant, mes positions politiques et économiques sur mes autres sites ont provoqué depuis une décennie par moments de la grosse haine, autant, ma vie au Costa Rica ne semble susciter que des sentiments positifs. Ce chapitre, je vous le dois à vous tous, inconnus du net touchés par mon expérience de vie qui vous fait rêver. Merci pour vos réactions et messages.

Je suis désolé de vous l'annoncer cash dès le départ, mais je vais vous tuer la tronche. A l'issue, le rêve du Costa Rica et de la belle vie va s'éloigner. Bienvenue dans la réalité du monde moderne qui pue !

 

ECONOMIE, LE GROS MOT INCONTOURNABLE

Une expatriation, c'est forcément un volet économique à maîtriser. Je suis juste effaré, je répète, EFFARE, par la désinvolture des Français par rapport à ce volet dans le cadre de leur projet d'expatriation.

C'est simple : dans la tête des français, le monde ressemble à la France et l'économie est un détail.

Forcément, les échecs sont énormes avec ce genre d'approche.

Résumons.

La France est un pays communiste qui s'ignore (tellement facile de se dire qu'on est libre de dire et penser contrairement à la Russie et d'occulter le reste), dont l'Etat contrôle selon les rapports de la Cour des Comptes, 66% du PIB, soit autour de 1200 milliards sur 1800 milliards de PIB en mouvements. Officiellement, comme tous les pays communistes, les chiffres sur l'intervention de l'Etat sont loins de cette réalité. Mais quand on prend tout en compte, on tombe sur ces 1200 milliards. Une économie capitaliste dont l'Etat contrôle les deux tiers des flux est une situation très rare à l'échelle mondiale. Moins d'une dizaine de pays sont dans cette extrêmité. Et il est bien difficile d'appeler cela du capitalisme...

Pour avoir parcouru le monde depuis plusieurs années, je porte un jugement mitigé moins extrême que par le passé. Il y a des avantages et des inconvénients. Le plus gros des avantages, c'est que la France fait partie des pays où il existe une demande stable pour l'achat de biens et services. Le plus gros des inconvénients, c'est que comme toutes les tentatives communistes et collectivistes de l'histoire, cela se termine toujours par une banqueroute finale et un écroulement du modèle, des gens, du pays... les français finiront ruinés pour avoir gobé que l'Etat providence pouvait fonctionner sereinement... La Grèce, Chypre et les autres commencent à avoir un vague aperçu...

Il existe deux types d'expatriation. L'expatriation en pays développés où les français peuvent s'adapter à merveille car ils retrouvent les grandes règles dans lesquelles ils ont été biberonnés. Et l'expatriation en pays émergents où là, pour au moins 95% d'entre eux, ils sont largués, décalés, ridicules et pathétiques.

Attention. Il existe de nombreux français qui survivent dans ces pays émergents. Mais ils font souvent partis des 5%. En effet, il n'est comptabilisé nulle part les millions de tentatives qui échouent avec un retour en France au final.

Le Costa Rica est un pays émergent. On pourrait discuter des différences au sein des pays émergents, mais en vérité, ce qui nous intéresse, c'est la solvabilité de la demande et la possibilité de bosser en local avec des perspectives de revenus intéressantes. Je classe comme émergent tous les pays où ces perspectives sont faibles car les oligarches au pouvoir absorbent (euh volent ?) le gros de l'argent et du pouvoir d'achat. En outre, dans certains pays, il n'y a tout simplement pas assez de valeur ajoutée en circulation pour espérer quoique ce soit.

Au Costa Rica comme dans de nombreux pays émergents, on trouve quelques rares français qui tirent super bien leurs épingles du jeu, de nombreux candidats qui rament financièrement plus ou moins fort, mais suffisamment pour avoir du mal à profiter des atouts des pays où ils sont expatriés et des déchets humains, alcoolisés ou drogués en mode survie.

A chaque fois au départ, de beaux rêves créent une impulsion aboutissant à la concrétisation d'un déménagement international. Je ne parle pas des gens qui veulent s'expatrier sans avoir même visité le pays en tant que simples vacanciers... Au tout départ, il y a forcément des vacances et un check sur le terrain avec des rencontres de français qui ont déjà sauté le pas.

La première erreur est donc la désinvolture avec laquelle le volet économique, donc la survie matérielle, est traité.

Un pays émergent n'offre pas ou très très peu de perspectives de travail en local à des conditions financières agréables. C'est la règle de base. Sinon, il ne serait pas émergent ! Le seul moyen de s'en sortir dans un émergent consiste à fabriquer des biens et des services et à les exporter sur le marché mondial, en priorité sur les marchés matures à solvabilité stable c'est à dire, les pays industrialisés.

Une très grande majorité de candidats à l'expatriation adoptent la logique inverse quand ils ne sont pas directement contaminés par le virus de trouver un travail local : ils arrivent et constatent que des besoins qu'ils connaissent dans leur expérience de vie d'un pays industrialisé, ne sont pas satisfaits et ils s'imposent alors importateur en se disant qu'ils ont flairé le filon que personne n'a vu. Ensuite, ils rament, rament et rament, à la recherche de clients qui n'existent tout simplement pas ou en trop petit nombre pour pouvoir ne pas ramer et vivre une vie confortable.

Au début, j'ai tenté d'expliquer ces mécanismes basiques de l'offre et de la demande, mais j'ai obtenu à chaque fois une porte dans ma gueule. L'illusion doit perdurer. Alors, j'ai abandonné. Quelque part, dans le cadre d'une approche spirituel, je me dis que les gens doivent faire leur erreur, se planter pour pouvoir évoluer.

Ce qui m'amène à un premier avertissement, attention à ne pas utiliser l'expatriation comme support de croissance dans votre vie personnelle. Ce jeu coûte cher, très cher et il a le pouvoir de faire de très gros dégâts et dommages collatéraux. Je dis cela, car il est tellement facile de comprendre qu'un pays émergent a des coûts de production attractifs, des ressources primaires naturelles à exploiter et n'est là finalement que pour satisfaire les économies développés et les nantis qui sont nés au bon endroit. Tellement facile de comprendre ce que la grande majorité refuse pourtant. Ce qui ne peut que nous amener à conclure que les gens désirent se planter dans leur expatriation pour vivre des expériences émotionnelles désagréables qu'ils refoulent, dans un but d'ouverture, message qu'ils ratent la plupart du temps.

Bien sûr comme dans toutes les névroses, il y a un toujours un tartenpion qui a réussi à importer et à gagner du blé. Ou un salarié qui s'éclate dans le job de ses rêves en local. Seulement, pour un tartenpion, il existe 1000 cadavres dans les placards qui ne peuvent plus témoigner... La question que je vous pose est la suivante :

Pouvez vous permettre de foutre votre vie en l'air, de vous ruiner parfois, en courant derrière un rêve qui a toutes les probabilités de se transformer en cauchemar ?

Oui ? Non ?

Le volet économique est prioritaire dans un émergent !

Si vous n'avez pas de cash devant vous, si vous n'avez pas un circuit économique précis à l'international vous permettant d'assurer des ressources financières confortables, stables et durables, méfiance absolue... rebossez le projet avant de plonger.

 

COMBIEN DE CASH FAUT IL ?

Sans achat de maison, il faut compter autour de 2500 dollars par mois pour le Costa Rica, soit un loyer, une voiture et le reste, en particulier les billets d'avion. Combien de gens ais je rencontré qui étaient coincés dans leur pays d'expatriation attendant l'argent d'amis ou de la famille pour pouvoir rentrer quelques semaines en France... C'est d'un glauque absolu que personne n'évoque jamais, la face cachée des expats ratées...

Avec l'achat de maison, les budgets s'envolent selon vos goûts.

 

BOSSER DANS LE TOURISME ?

Je ne connais pas bien le marché et les chiffres du tourisme. Ce que je peux dire, c'est que je n'ai rencontré que des esclaves dans ce domaine. Tous se plaignent de l'absence de liberté. La restauration et l'hôtellerie représentent le gros des projets économiques d'expatriation des français. Ce sont des métiers durs, exigeants, qui tuent la liberté et le temps, donc la vie. La rentabilité n'est pas excellente sauf cas rares. Je parle en terme de rentabilité de la quantité d'heures travaillées pour argent récolté dépensable immédiatement.

Le meilleur conseil que je peux vous donner, c'est de ne pas monter un truc seul dans votre coin. Il vaut mieux s'associer, c'est à dire bouger en groupe. Si j'avais envie de suicider ma vie économique en décidant de travailler dans ces secteurs économiques (la liberté est mon critère numéro 1, d'où le mot suicide), alors je chercherais des gens qui partagent le même projet que le mien et je leur expliquerais qu'on aurait tout intérêt à acheter deux terrains côte à côte, deux restaurants, hôtels... bâtir une offre segmentée complémentaire et à se soutenir mutuellement. Comme cela, quand un des couples part en vacances, il peut se reposer sur son voisin qui tient les deux boutiques. En outre, les deux offres ont commercialement un impact plus fort sur la demande qu'une seule offre !

Bouger à deux couples ou même à trois couples ! En tous les cas, définitivement, ne pas bouger seul !

 

LE CAS DU COSTA RICA

Un pays de 5 millions d'habitants qui concentrent dans la vallée centrale la moitié des effectifs et le gros de l'activité économique... La vallée centrale avec son climat subtropical présente un intérêt limité en terme de mode de vie car loin de la mer ! En plus, les latinos deviennent dingues dans les villes. Ils ont l'art de transformer la vie en enfer dans le béton. Un latino à la base, c'est un mec assez glandeur qui vole et ment structurellement. Tout le monde arnaque tout le monde. Personne ne construit rien au delà de 24h.

Les latinos mentent vraiment pour tout et rien, sont incapables de dire non, ignorent la fiabilité, n'ont absolument pas le même rapport au temps et à l'argent que les habitants des pays industrialisés. Je ne vous parle même pas de la notion d'efficacité et de productivité, qui est juste inexistante.

Il y a en outre beaucoup de pauvreté, de précarité, de paresse et surtout de stupidité intellectuelle. La majorité de la population est crédule, enfantine ce qui a son charme. Quand on regarde le verre à moitié vide, rapidement, on finit par conclure qu'ils sont cons comme des manches à balai...

Sur un plan collectif, bien que le Costa Rica soit présenté comme modèle du genre, c'est le chaos. Rien à voir avec l'Asie ou les populations sont en ordre de marche tel un rouleau compresseur (je vous écris d'ailleurs actuellement depuis Bangkok).

Dans le cadre d'une stratégie d'expatriation, le Costa Rica attire pour sa faune et sa flore sauvage. Analysons...

Dans l'endroit où je vis, à chaque fois que je rentre de mes lointains et longs voyages, je suis saisi dans mon coeur profond par la beauté sauvage de mon lieu de vie. La nature est vierge, intacte, violente, majestueuse. L'homme est en trop petit nombre pour la souiller. La sensation de pureté est totale. Les plages sont désertes. Combien de fois je vais à 17h00 voir le soleil se coucher en tombant dans le Pacifique en prenant mon bain peinard seul sur une plage en forme de baie que j'aime beaucoup ?

Ils sont rares aujourd'hui ces lieux de vie capable d'apporter le minimum de sécurité, le gros du confort occidental et cette pureté.

Oui, cela fait saliver ! Oui je suis chanceux... quoique vous verrez plus bas que moi aussi, j'ai échoué et payé un prix exhorbitant pour cette supposée chance.

Maintenant dans ces lieux de vie, il est impossible de bosser sur place sans finir esclave à 1000 dollars par mois. La pureté signifie faible densité humaine, donc aucune perspective économique.

Un job en local, c'est forcément dans la vallée centrale. Importateur de produits industrialisés, c'est là aussi forcément dans la vallée centrale à San José et autour. Et croyez moi, à part Varsovie où l'ambiance qui se dégage est si glauque que j'ai fui au bout de seulement trois jours, San José est numéro 2 de ma liste des villes les pires à vivre... Bon en même temps, j'ai pas trop traîné dans les coins pourris. J'imagine que San José peut être luxueux si on la compare à beaucoup de zones à l'abandon dont les dieux ont envoyé les âmes tordues vivre des expériences émotionnelles sombres...

Au Costa Rica, bien souvent, il ne subsiste dans les belles zones que les retraités aux pensions à l'avenir incertain... ahhahaha. Et les petits commerces ou offres touristiques dont le niveau et la compétitivité est souvent d'une médiocrité absolue en comparaison de ce que peut produire la Thaïlande par exemple.

Si vous voulez le meilleur du Costa Rica, sa nature donc, alors, vous devez réfléchir soit à bosser par internet en vendant des trucs immatériels ou du service dématérialisable sur l'Europe ou les USA. Soit à produire des biens physiques, par exemple agricoles, ou de la maison à retraités américains, enfin dans tous les cas de figure, il faut que ce soit exportable.

Suite à des centaines d'emails identiques, que je trouve totalement déconnectés de la réalité économique, j'ai fini par m'énerver et écrire un édito synthèse pour expliquer comment font ceux qui s'expatrient avec succès au niveau professionnel en création de business en pays émergent : http://www.objectifeco.com/expatriation/mode-demploi/debuter-choisir-son-pays/s-expatrier-pour-creer-ces-activites-alors-que-la-france-est-le-meilleur-pays-au-monde-pour-les-pratiquer.html

Faut arrêter de m'écrire avec vos projets à la con de resto, d'hôtels, de chambres d'hôtes, d'épicerie fine et de produits haut de gamme fabriqués en France à importer sur des marchés émergents.

Oui, j'ai un avis sur la question et je vais vous le donner tout de suite pour éviter que vous m'écriviez en me demandant mon opinion.

C'EST UNE GROSSE CONNERIE QUI CONSOMME BCP DE TEMPS ET NE RAPPORTE 9 FOIS SUR 10 PAS GRAND CHOSE

Voilà vous avez lu mon avis, donc merci de ne plus me poser la question.

Si vous souhaitez reproduire une situation d'esclave français, chair à dividendes, en pays émergents, là, je ne peux que vous conseiller de tenter de concrétiser cette liste de projets. Ils ont d'excellentes probabilités de vous apporter ce statut d'esclave, version pays émergents...

 

LA PRECARITE MATERIELLE

"1000 dollars par mois, ca suffit. Je n'ai pas besoin de luxe." Au début, comme tous français perchés, ils sont nombreux à sous évaluer le volet financier. Seulement, plongés dans le bain de la précarité et de l'incertitude au niveau de la survie matérielle (les ASSEDICS, c'est un truc qui disparaît quand on traverse la frontière...), le détail des 1000 dollars par mois explose en importance.

Quand on subit de la précarité, on devient INCAPABLE de penser à autre chose qu'à l'argent dont on a besoin. On a peur des sales coups du sort qui trouent le budget. On ne pense plus ni à l'amitié ni à l'amour, on ne rit plus dans un élan d'abondance et d'insouciance. J'en ai fréquenté des gens tendus du slip au niveau pognon. A chaque fois qu'ils avaient un peu d'avance, ils se remettaient à vivre. Et à chaque repas où ils doutaient, les tensions étaient palpables et rendaient le contact avec eux très difficiles. Et quand des enfants sont à charge, tout est démultiplié.

Je trouve cela ridicule de se laisser enfermer dans ce genre de vie, par paresse intellectuelle, par illusions culturelles et politiques alors que rien n'empêche de se préparer à l'avance sur ces sujets. Maintenant, je suis moi même ridicule sur d'autres sujets que je présenterais plus bas. En fait, malgré les avertissements de l'entourage ou de l'environnement, quand on doit manger, on finit par manger grave. Et manger de la précarité, c'est vraiment un truc désagréable à avaler...

Les espoirs sont pourtant permis !

Un Costa Ricain ne pourra JAMAIS imaginer les besoins des européens à satisfaire. Il ne peut pas remplacer et imaginer. Il a desespéremment besoin de l'expérience de vie des marchés matures de consommateurs européens. N'importe quel français installés dans un pays émergent finit par trouver un truc pas cher qu'il peut écouler auprès de consommateurs endurcis à fort pouvoir d'achat. JAMAIS l'habitant du pays émergent ne pourra évaluer la valeur et l'intérêt commercial. C'est 30 ans de pub de retard qu'ils ont. Au Costa Rica, les gens ont un rapport à la consommation proche des années 70 en France.

Comment voulez vous que ces gens soient en mesure de faire des offres sur le marché mondial des pays industrialisés ? Une toute petite minorité qui a voyagé ou qui a été formée le peut. Cela signifie que la concurrence est faible. Si vous vous mettez à penser de la sorte, en utilisant le bon circuit économique, alors le volet financier de votre expatriation va devenir agréable.

 

PEUT ON AVOIR CONFIANCE DANS L'ETAT ?

Ma position est ultra claire. Aucun état au monde n'est digne de confiance. La corruption est généralisée. Il faut être français con con pour balancer une phrase débile du genre : seule une minorité est corrompue, la majorité fait son travail honorablement.

La vérité sur le terrain, c'est que tout le monde touche dès que possible du black. Des lobbystes pro ont fait le constat que 90% des fonctionnaires sont corruptibles. Seuls 10% résistent en Europe. Je vous laisse imaginer le taux de résistance dans un pays comme le Costa Rica...

Donc, on divise à l'international son expatriation. Un pays pour le business. Un pays pour la facturation. Un pays pour le stockage de son patrimoine financier. Un pays pour vivre et mettre juste le cash courant. A noter que certains voleurs au Costa Rica achètent auprès des employés de banque le nom de clients dont le compte est rempli. Puis, ils kidnappent et font du chantage ou visitent la maison du mec...

Perso, je ne laisse jamais plus de 15 ou 20.000 euros répartis en trois devises. Comme je construis, j'ai un turn over de 10 à 15.000 dollars par mois. Donc en gros, je laisse un mois à deux mois de trésorerie. Je stocke tout ailleurs, loin...

 

A PROPOS DU VOLET ECONOMIQUE

En ce qui me concerne, j'étais prêt et adapté à l'expatriation sur ce plan économique. Je l'ai réussi pleinement. J'en ai tiré un maximum. Mais pour mon plus grand malheur, je n'ai absolument pas anticipé ni deviné l'existence des autres volets...

 

EXPATRIATION ET FEMMES EUROPEENNES DE MOINS DE 40 ANS

Coller une femme de moins de 40 ans dans un mode de vie de pays émergent, cela reste une opération hautement risquée. Autant après 40 ans, de tous les témoignages que j'ai pu collecter, les femmes deviennent plus matures, plus centrées sur ce qui compte, plus proche d'elles, de leur essence (leur physique se barre en couille entre 42 et 45 ans, elles sont forcées de changer de fusil d'épaule) et sont donc capables de résister à la pression du mode de vie d'un émergent, autant avant 40 ans, les échecs sont ultra nombreux.

La femme occidentale jeune s'ignore complet. Elle passe son temps à raconter qu'elle n'a pas besoin de son magazine débile hebdomadaire, de ses séances de shopping et de son armée de produits cosmétiques. Parce que elle, contrairement aux autres, elle n'est pas superficielle... Et puis, arrêter de travailler est un luxe appréciable...

Mais dès qu'on lui enlève, tout s'écroule et elle avec ! Les copines manquent, le train train superficiel si décrié fait finalement cruellement défaut... le job qui fait chier, finalement, il remplit bien la vie. L'absence de théâtre ou de cinéma devient tout à coup important, alors que généralement, la femme occidentale basique a du mettre deux fois les pieds dans sa vie dedans, pour aller voir un comique sur scène...

Bref, je ne vais pas tourner en dérision tout ce que j'ai pu voir. La jeune femme de moins de 40 ans passe sa vie à se fuir dans le monde occidental grâce aux nombreuses stimulations marchandes dont c'est le but caché... Dans un pays émergent, face à elle même, les femmes font l'expérience de leur vide intérieur et au lieu de le remplir, dans leur majorité, elle explose !

Et avec cette explosion, explose de nombreux couples (Ojochal est un modèle de l'art, une usine à rendre célibataire). Il existe des cas où le mec est à l'origine, mais franchement, de tout ce que j'ai vu, c'est toujours la même histoire qui se répète. Le maillon faible est la femme !

En ce qui me concerne, je pense (très tardivement, trop...) que le boulot de l'homme consiste à protéger sa femme contre elle même et le monde extérieur. A mon humble avis, pour lutter contre leurs démons, il est impératif de prévoir une activité pro ou semi pro qui structure. En outre, si je pouvais revenir en arrière, je crois que je m'orienterais vers la double vie avec le pays d'origine. Couper de sa famille et de ses amies une femme de moins de 40 ans, c'est suicidaire. Certaines mettent 5 ans à craquer, d'autres quelques mois, mais elles finissent presque toutes par craquer.

Je ne connais pas mon futur au moment où j'écris ces lignes. Mon précédent chapitre 13 a pu montrer la quantité industrielle d'expériences féminines que j'ai accumulé. J'ai fait mes classes. Il en faut de l'expérience pour piger comment marchent les femmes, les règles essentielles dont il faut absolument tenir compte. Je m'attends aujourd'hui à une double vie avec le pays d'origine de la fameuse nouvelle amoureuse que les dieux voudront bien m'envoyer. Cela implique du budget pour les avions.

Bien sûr, le plus facile consiste à s'expatrier dans un pays industrialisé. Mais moi, le climat tropical et la liberté, ce sont mes trucs. Je suis condamné à jouer le jeu des émergents nettement plus exigeant. Disons le franchement, j'ai complètement merdé sur ce volet. J'ai laissé à l'abandon la seule femme que j'ai jamais aimé dans ma vie et tout est parti en couille sans que je saisisse les tenants. Je n'ai absolument pas préparé mon coup, m'imaginant une robustesse qui n'existait nulle part. Il faut savoir prendre les femmes pour ce qu'elles sont et non projeter nos illusions d'homme.

Ecrire cette phrase peut faire passer pour un macho. C'est faux. Cela me fait penser à Jim Rogers qui racontent son tour du monde par la route dans l'INVESTISSEUR INTELLIGENT. Cela fait un an qu'il prépare son amoureuse aux difficultés qui ne manqueront pas de surgir. Première étape : BING ! Ils sont en Islande et se font allumer la tête. La femme pète un boulon !

Les femmes et l'expatriation, c'est la même chose que les femmes et l'orgasme (lire mon chapitre 13). Elles sont incapables de mentaliser et si elles mentalisent, elles passent à côté du truc qu'elles auraient aimé. C'est notre boulot d'homme que de gérer ces contradictions. Ce boulot m'a total échappé, je dois confesser. Biberonné dans un pays à la con, la France, où on me parle d'égalité des sexes depuis mon enfance, d'indépendance de la femme, j'ai cru comme un con que c'était vrai. Tout faux ! Sur le terrain, dans le feu de l'action, la résistance féminine est faible. Les femmes ont un besoin vitale de la force d'adaptation de l'homme quand l'environnement de vie devient flou, incertain. Elles ont besoin de se sentir en sécurité, protégées. La vie dans un émergent est menaçante pour elles... Le challenge un peu animal qui nous motivent nous les hommes, ce n'est définitivement pas leur truc même si elles ont besoin de s'illusionner que oui, elles sont capables d'affronter. Mais oui, ma chérie... tu y arrives, c'est bien... ahahhaha

En synthèse, femme de 40 ans en zone émergente = prévoir une activité dédiée, un soutien moral actif, un pied à terre en pays d'origine et surtout du pognon !

 

EXPATRIATION ET CERCLE AFFECTIF

En plus d'avoir grillé le seul amour de ma vie, d'avoir perdu deux chats dont un que j'aimais comme un fou, j'ai découvert que je m'étais tiré une balle dans le pied avec mon entourage.

En fait, j'ai collecté beaucoup de témoignages là dessus aussi, car je voulais évaluer mes responsabilités. Ce qui revient en permanence, c'est qu'on perd ses amis avec la distance et l'absence de contacts fréquents.

Dans le cadre d'expatriation totale, donc sans double vie, les amis ont une vraie tendance à faire loin des yeux, loin du coeur... avec les années qui passent, les liens disparaissent.

On découvre ainsi que des amitiés fortes ne sont fortes qu'à la condition de partager une zone géographique commune... Du coup, le mot amitié se regarde avec beaucoup de distance. Les gens ne s'engagent pas, juste en surface quand c'est facile. Dès qu'il y a de la difficulté, l'égoïsme naturel reprend le dessus et tout pète.

Je ne vais pas faire la liste des nombreuses désillusions que j'ai expérimenté à titre perso ou celles de mes congénères expatriés, je sais juste qu'un expatrié a besoin de réfléchir aux gens qu'il aura dans sa sphère directe. Sinon, au bout d'un moment, la solitude frappe à la porte.

Ce ne sont pas les mêmes gens dont on a besoin quand on vadrouille dans le monde émergent ou quand on habite un quartier de banlieue d'une grande ville française. L'ami français moyen est parfaitement incapable de comprendre l'évolution d'un humain dès lors que celui-ci se confronte à une réalité d'un pays émergent. Parfaitement incapable d'accompagner son ami à long terme dans la vie. Souvent aussi jaloux et envieux, traits de caractère refoulés en plus car peu valorisants socialement, bien que très présents.

Un autre souci à gérer, c'est l'ennui qu'on peut ressentir quand on rentre dans son pays d'origine. Le décalage devient énorme après quelques années. Je pense que les français n'ont absoluement aucune conscience du matraquage qu'ils subissent. Il existe dans tous les pays une vraie propagande sociale, ce qu'on appelle la norme sociale. C'est le moyen le plus fiable de contrôler les populations... Quand on s'en affranchit, qu'on rentre et qu'on observe tout le monde ramper, courbé, plié comme des moutons, la nausée prend rapidement au bout de quelques jours...

En vivant à l'international, on prend l'habitude de se couper de cette norme sociale. On devient son propre chef. On détermine ses propres valeurs. La liberté implique de choisir. Choisir implique de se tromper, de tâtonner dans le noir, de merder, de revenir en arrière, d'être contradictoire. La majorité des humains préfèrent qu'on leur dise quoi faire ou préfère imiter le voisin pour se sentir rassurée. Je les comprends. Etre libre est un sérieux challenge qui secoue grave. Faut être costaud pour assumer. Et il faut s'attendre à flancher plus d'une fois.

Par voie de conséquence, un expatrié a besoin d'un réseau social adapté, qui accepte la distance, capable de mentaliser un truc en dehors des zones de confort habituelle de pensées et de réfléchir honnêtement malgré l'absence d'expérience.

En clair, expatriation = ami nécessaire à forte valeur ajoutée.

Les gens qu'on retrouve chaque we devant un barbecue ou en boite de nuit, disparaissent au bout de quelques temps d'expatriation à moins de miser sur la solution couteuse mais idéale d'une double vie (pays d'origine / pays d'expatriation).

 

EXPATRIATION ET ILLUSIONS RASSURANTES

En plus d'avoir échoué sur l'histoire de mon cercle affectif, j'ai laissé s'effondrer également mes illusions collectives. Pendant 15 mois, je suis devenu un voyageur itinérant, en mouvement perpétuel dans différents pays, avec une valise de 23kg et un bagage à main de 14kg pour mon matos informatique (disque dur multimédia, deux ordis, cables en tout genre, camescopes et tout pleins de trucs).

En gros, je croyais avant à la possibilité d'un monde meilleur. J'avais envie de participer à des trucs constructifs et positifs, me lier à des gens et lutter en commun vers des objectifs. Aujourd'hui, j'en ai plus rien à branler de rien. Je suis même devenu étranger dans mon propre pays d'origine. J'ai pris l'habitude de me déconnecter des normes sociales où je réside.

L'expatriation déracine complet. Quand on apprend à regarder le monde tel qu'il est, on comprend que c'est la même merde partout et qu'il est difficile d'y croire et de s'enraciner définitivement. La croyance est le meilleur outil de l'homme pour vivre peinard. L'illusion est une aide capitale. L'expatriation réduit les illusions et insécurise donc la vie.

Le lieu de vie devient une consommation banalisée comme un produit LECLERC grâce à internet... Il n'existe pas d'expatriation parfaite, de pays parfait. Il faut faire un compromis. J'envie énormément ceux qui sont parvenus à trouver un compromis qu'ils apprécient pleinement sans se poser de questions. D'ailleurs, cette phrase résume bien ma relation avec mon ex femme... Nous n'étions pas parfait, on pouvait trouver en d'autres personnes certaines caractéristiques meilleures, mais nous avions le compromis / package global le plus parfait. Sauf que je l'ignorais... il a fallu que je casse tout pour en prendre conscience...

Il est certainement possible de trouver un lieu d'expatriation dans lequel on signe pour la vie avec que des éléments imparfaits qui une fois assemblés, font qu'on s'y plait et que le négatif disparaît. Mais au regard de ma riche expérience de rencontres, j'ai quand même vu une grande majorité de gens hésitants qui picoraient d'un pays à un autre, sans trop de convictions... ce qui d'ailleurs ressemblent pas mal aux relations amoureuses... Nous avons tous besoin de notre courbe d'apprentissage... Allez Charles, apprends, apprends... échoues, échoues... petit package imparfait qui me plaît, où est tu ?

Quand à notre but de vie sur terre, je pense comme NEALE DONALD WALSCH que Dieu ne veut rien de l'homme. Les religions nous ont berné depuis des millénaires en prétendant que le monde invisible avait des attentes vis à vis de l'homme. Cela me semble bidon complet !

Quand on pratique la vie internationale à haute intensité, il ressort au bout d'un moment que rien n'a de sens. Tout ou presque est manipulé par intérêts privés. Au final, seule finit par compter l'expérience émotionnelle qu'on fait du voyage de la vie, en sachant que cette expérience est probablement manipulée elle aussi par des couches profondes de la nature humaine, ce que certains appellent l'âme. La liberté humaine de l'ego, la possibilité de choix, j'y crois de moins en moins.

En fait, il faut préciser que moins les gens sont éveillés (mais personne ne choisit consciemment son niveau d'éveil, donc là aussi, on retombe sur l'absence de liberté), plus ils ont droit de tourner en rond sans évoluer. En revanche, plus les gens sont éveillés et plus ils sont condamnés à devoir affronter les démons intérieurs pour avancer. Les inconscients individuels forcent les gens à grandir, quand bien même ces gens (dont moi) ne le désirent pas. Le destin n'est jamais qu'une usine à gaz prédéterminée qui fait bien chier. Je me bats pour le tout petit morceau de liberté dont je dispose.

Je n'ignore pas tous les courants de pensées américaines très volontaristes, le pouvoir de la matérialisation de la pensée et tout ce qui tourne autour, mais je reste très dubitatif au final sur l'efficacité, face au poids du destin et la puissance de feu de l'âme. Je me souviens du parcours de Joe Vital, auteur vedette américain. Il démarre à bloc dans le pouvoir, la volonté de l'ego. Il écrit ses livres et au fur et à mesure de ses rencontres et évolutions, il se sent de plus en plus mal à l'aise, car il découvre que le pouvoir n'existe peut être pas. Son dilemme grandit entre inspiration et intention de l'ego. Dans ses derniers livres, il exprime son envie de retirer de la vente ses premiers livres qu'il juge désormais prétentieux... En clair, il est à la même conclusion que la mienne... A t on vraiment ce qu'on veut dans la vie à partir de son ego d'humain basique ? J'en doute très très très fort... On commande que dalle quand on regarde en détail qui pilote !

J'ai fini par me convaincre que ce serait toujours la merde sur terre, car quand tout va bien, l'homme ne peut pas évoluer ni se remettre en cause. Il a absolument besoin que ce soit le merdier, pour souffrir et regarder en lui ce qu'il fuit. Si la merde est nécessaire, il devient totalement superflu de se battre pour améliorer le système.

Très franchement, je préférais avant mon expatriation quand je me bernais de mes grands principes... Pour citer une lectrice de ce blog, Bérénice 27 ans, être abruti dans ce monde est une chance ! Perdre sa vie dans des actions ou des projets inutiles mais convaincu par de belles causes, c'est un truc vraiment sympa que je valorise désormais assez fort. J'aimerais retourner en arrière et ne pas avancer au point de ne plus y croire... J'aimerais récupérer l'innocence de mes illusions, tout particulièment celles que j'aimais beaucoup sur le monde invisible et la bienveillance supposée. J'aimerais ne pas avoir vu tout ce que j'ai vu des gens partout où je suis allé.

Néo, tu es où bordel ? Je voudrais me casser de la matrice et retourner dans le programme... dring dring, où est ce putain de téléphone ? Morpheus, pourquoi es tu venu me chercher, hein ? Quelle merde, j'aurais du avaler la pillule bleue ! Ne pas savoir, cela me rappelle vaguement un fruit defendu à ne pas croquer...

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